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Les XXIXe Entretiens Scientifiques Lallemand explorent les nouveaux outils biologiques à disposition des Oenologues
C’est à Wiesbaden, en Allemagne, que se sont tenus les XXIXe Entretiens Scientifiques Lallemand le 11 avril dernier. La conférence internationale a réuni 150 participants autour de chercheurs présentant leurs derniers résultats sur les outils microbiologiques dont disposent les vinificateurs dans un contexte marqué par le changement climatique, la réduction des intrants et le développement durable.
La destination allemande de Wiesbaden n’avait pas été choisie par hasard, puisque les ESL ont été également l’occasion de célébrer le 125ème anniversaire de l’Institut Geisenheim, un centre de recherches reconnu dans le monde entier et avec lequel Lallemand Oenology collabore de longue date. A cet effet, Manfred Grossman, Directeur de l’Institut Geisenheim pendant de nombreuses années, et Jürgen Wendland, son directeur actuel, ont retracé l’histoire du centre de recherches et en ont exposé les orientations futures. C’est Monika Christman, Vice-présidente de l’OIV, qui a introduit la conférence avec un discours inspirant sur le monde du vin d’aujourd’hui et sur les évolutions bénéfiques que le vin a connu au fil du temps malgré les défis auxquels les professionnels du vin se confrontent. Puis, les conférenciers, venus des quatre coins de l’Europe, ont pu présenter leurs résultats de recherches sur les possibilités techniques offertes aux vinificateurs pour faire face aux nouvelles conditions de vinification, notamment imposées par le réchauffement climatique d’une part et par les nouvelles tendances de consommation d’autre part. Vendanges chaque année plus précoces, déséquilibre entre maturité physiologique et maturité phénolique, concentration en alcool et pH de plus en plus élevés, tendance croissante à réduire voire supprimer les ajouts de SO2 sont autant de défis techniques qui se posent aux œnologues aujourd’hui.
Les intervenants ont montré que de la vigne au chai, les possibilités de recherche sont infinies et les résultats obtenus fascinants. Les applications qui en découlent sont enthousiasmantes et rassurantes pour tout un secteur. Ainsi, le Dr. Szabolcs Villangó du KRC Research Institute en Hongrie a présenté les résultats obtenus par un spray foliaire appliqué à la vigne à base de dérivés de levure. Le Dr. Antonio Morata de l’UMP en Espagne a, quant à lui, présenté une levure acidifiante permettant de contrôler le pH pour s’affranchir des produits chimiques. Le Dr. Bruno Blondin, de l’INRA Montpellier, est venu présenter ses recherches sur les changements qui s’opèrent dans les matrices du moût de vin quant aux nutriments et leurs impacts sur la fermentation. Le Dr. Pierre Martini de l’IFV a présenté les possibilités d’utilisation de levures non-saccharomyces et des bactéries lactiques pour assurer la bio-protection des moûts et des vins. Le Dr. Florian Bahut de l’Université de Bourgogne a présenté ses résultats de recherche sur l’utilisation de levures sèches inactivées (LSI) à teneur garantie en glutathion pour lutter contre l’oxydation des vins. Enfin, des essais menés en Allemagne portant sur l’utilisation de levures non-Saccharomyces Torulaspora delbrueckii et de bactéries Lactobacillus plantarum ont été présentés par le Dipl.-Ing, Johannes Burkert du Bayerische Landesanstalt für Weinbau und Gartenbau, comme étant de nouveaux outils de vinification à la disposition de l’œnologue. Tous ces sujets exposés et discutés ont apporté un éclairage sur les nouvelles solutions offertes aux vinificateurs adaptées aux changements climatique et sociétal. Les actes de la conférence seront disponibles très bientôt.